Samedi 27 Avril, Vincent était sur le départ du Madeira Island Ultra Trail !
Voici son récit :
Aujourd’hui nous sommes le 27 Avril 2024 et il est 4h du matin le réveil sonne dans une heure mais plus possible de dormir.
Trop excité dans 3h c’est le départ de la Madère Island Ultra Trail 85km avec 5000m de D, l’une des courses les plus difficiles, pas mal pour débuter en Ultra ( il y a également les formats 16, 40, 60 et 115km).
Marre de tourner dans le lit je me lève 40min plus tôt ça me laissera le temps de me préparer en essayant de ne pas réveiller la famille qui est épuisée du voyage(et le stress de pas pouvoir partir avec la grève des contrôleurs aériens).
Petit dej à base de gâteau sport et de skyr avec petit jus d’orange et il est déjà l’heure de s’habiller. On refait des ajustements par rapport à la tenue initiale (plus indécis il n’y a pas) et il est déjà 5h30 l’heure du rdv pour la navette qui dépose au départ, très bon choix d’hôtel qui est au pied de la station de bus.
Arrivé sur place ambiance très sérieuse, la température est plus que correcte je me dis qu’il va faire très chaud aujourd’hui, pas de bruit une centaine de traileurs prêts à en découdre mais qui seraient bien resté couchés😅.
On prend le bus et après 30 minutes à fermer les yeux au moment de les ouvrir je m’aperçois que la route est détrempée, pour info il n’a pas plus a Madère depuis 1mois mais la ça va être un départ humide.
On arrive au départ a Sao Vicente et la autre ambiance. Speaker français qui met une ambiance de dingue, musique à fond, c’est bon on y est. J’aimerai faire une petite pause 💩 avant de partir mais la queue est tellement longue que j’abandonne l’idée et je vais me placer sur la grille de départ pour avoir une bonne position.
5h on allume les frontales et après l’hymne de l’île de Madère et une dernière musique de rock à fond, le départ est donné.
Loin d’être sûr de mon état de forme, le rock n’ trail du week-end dernier a laissé quelques trace avec une douleur (fantôme) au genou qui m’inquiète, un passage chez Camille Padelou cette semaine m’a fait beaucoup de bien (très mal sur le moment 😅). Je prend donc un départ « prudent » pour voir ce que ça donne, et sur les deux premiers kilomètres sur la route RAS pas de douleur c’est bon signe.
Les choses sérieuses commencent, après 2 kilomètres on attaque la première montée, plutôt facile a la frontale, le terrain est roulant mais déjà bien pentu. Je courre dans les côtes et n’utilise pas mes bâtons (à ce moment là je regrette presque de les avois pris). On arrive sur un premier plateau avec une superbe vue et un terrain digne du Cotentin avec de la boue partout et slalom entre les flaques. Je suis vraiment à l’aise et me voilà tout proche de la 20e place (Vincent tu fais une connerie ?) Première descente super pentu mais sur terrain non technique, pas de difficulté et on arrive sur la première levada ( ruisseau en béton créé par les locaux pour l’irrigation) celui ci est très étroit a peine 30cm pour poser les pieds, nous arrivons enfin au premier ravito auquel je ne prête même pas attention.
Nous arrivons enfin a la première difficulté du jour. Une côte de 700m de D+ avec des escaliers en bois rendu très glissant par la pluie. Je me mets dans ma bulle et j’aborde cette difficulté comme si c’était la roche à coucou que j’ai tant fait à l’entraînement. Résultats je grimpe super bien et je remonte énormément de concurrents. Je suis en super forme, si c’est ça Madère je vais en faire mon 4h 😂😂😂.
Arrivé en haut il est maintenant temps de redescendre et là je vais beaucoup moins fanfaronner. Descente de zinzin pendant 45min avec un pourcentage digne des codes promos chez Aliexpress 😅et le tout dans de la caillasse bien glissante, un enfer, je perds plus de 10 positions dans la descente et je me dis que mon 4h ne va pas être si digeste que ça, il y a des furieux et surtout des furieuses qui descendent ça sans problème, ils volent et moi je randonne ☺️.
Arrivé au pied on s’attaque une petite bosse de 150m de D+ pour aller chercher le ravito principal de Curral das freirras ou la famille m’attend. Mon staff est au top, super bien installé. Petit couac d’oubli de mes flasques à l’hôtel mais rien de grave on va remplir celle que j’ai. Je remets des vêtements sec un gros bisous à ma chérie et un petit câlin a mes petits monstres. On est reparti pour attaquer la grosse difficulté de la journée la montée à Pico Ruivo 1200m de D+.
Je repart sur un rythme correct et rapidement je me trouve dans un groupe de 4 plutôt homogène, on arrive au pied de la montagne et la Samuel dossard 2036 prend la tête et ne la lâchera plus jusqu’au sommet. Il a un rythme plutôt prudent j’hésite à passer devant mais ne connaissant pas ce genre de difficulté je décide de rester derrière. Ce fut la meilleure décision que j’ai faite de la course. Nous voilà donc parti pour 2h de montées ou les bâtons sont finalement devenus mes meilleurs amis. Sur les 4, un craquera dans la montée et un autre partira lors d’un dépassement d’un autre concurrent. Plus on monte et plus les températures diminuent le vent se lève et la pluie augmente, on a rattrapé les coureurs du 60km et maintenant on va en dépasser très régulièrement pendant la course dans des singles très étroits. Arrivé là-haut je passe la veste de pluie je suis frigorifié et je remercie Sam, on arrive dans une cabane d’altitude qui sert de ravito où il y a une ambiance de dingue. Une vraie discothèque mais pareil je ne traîne pas sinon je repart pas. Je pense que le plus dur est derrière moi mais en fait le gros de la difficulté est devant moi : 15 kilomètres de montées descente technique ou on ne voit pas a 10 mètres avec le brouillard. Ça doit être magnifique avec la vue dégagée et on enchaine les escaliers en terre, en pierre, en bois et en métal. On traverse des tunnels non éclairés et j’ai rangé ma frontale dans le sac du coup on y va à tâtons ou je me colle au coureurs de devant. On arrive enfin au ravitaillement du kilomètre 51.
Là c’est sur le plus dur est derrière moi. Je retrouve ma chérie qui n’a pas pu rentrer dans la tente d’assistance elle est frigorifié et les enfants sont restés dans la voiture. Je me change rapidement, je mets mon plus beau t-shirt Wild Trail Flamanville pour être beau sur la ligne d’arrivée je mange 2 compotes sucrées puis salées, change de flasque et c’est déjà le moment de repartir. C’était la dernière fois que je verrai Amélie ( tu as fait un super taf encore merci beaucoup c’était parfait ❤️❤️❤️).
C’est donc reparti pour 20 kilomètres de descente qui m’a forcément fait stresser et finalement c’est super roulant (bien pentu mais pas technique) la descente se passe super bien et j’enchaîne les kilomètres.
On arrive à un ravito à mi descente et je galère à changer mes flasques. Une bénévoles me fera une assistance au top avec un anglais espagnol portugais approximatif 😅. Je repars assez rapidement et là un nouveau style d’escalier des demi bite comme je vais appeler ça 😂 des demi bosses rondes espacées de 50cm en galet très glissant et trop éloigné pour les enchaîner 2 par 2 (par moi) et du coup super traumatisant a descendre 1 par 1. C’est donc 5km de souffrance en descente mais bon on voit le bout. Je sait que maintenant il reste 1 seule difficulté.
Arrivé en bas, un ravito nous attend je prend un pepsi et c’est reparti. Dernière bosse je discute un peu avec un breton qui a un très bon rythme il en a gardé sous le pied. Après 300m de D+ c’est terminé il reste 10km de « plat » je continu de courir tout ce passe très bien je dépasse toujours les 60, 40 et 115km et enchaine les thank you, sorry, danke, obrigado avec mon accent bien pourri 😜.
Et il est maintenant temps d’arriver sur la dernière descente elle est dans la terre et j’ai vraiment pas envie de me mettre le cul parterre si proche du but. Un portugais de la 85 me dépasse aisément puis c’est fini la fin de la descente se fera sur la route. Je met les watts et remonte sur le portugais et finalement erreur d’aiguillage de ma part il me repasse devant. Je me dis que je vais repasser au sprint final mais je crois qu’il s’est dit la même chose. On fini sur un très gros rythme avec une ambiance de folie et sur la ligne d’arrivée je retrouve mes chéris qui franchiront la ligne d’arrivée avec moi, mention spéciale à Alban qui se vautre lamentablement sous l’arche d’arrivée 😂😂😂.
Je franchie la ligne d’arrivée et là je suis super fière de moi et heureux de ce que j’ai réalisé pour mon premier ultratrail (et énormément grâce à mes assistants parfaits ). Je fais un chrono de 12h06 (objectif moins de 14h) et une 45e position (objectif top 50). Je suis extrêmement essoufflé à l’arrivée. Amélie et les enfants vont me déshabiller pour me changer le temps de m’en remettre. Sprinter à la fin d’un Ultra encore une autre de mes conneries.
Il est maintenant temps de profiter des vacances avec punch et bière à volonté. La nuit va être compliquée mais bon c’est pour ça qu’on enfile un dossard.
Merci beaucoup à tous mes supporters (ma sœur qui ne décroche pas du livetrack, les WTf qui crée un groupe de suivi, Justine et Nicolas qui devaient normalement nous accompagner mais pas de dossard ça aurait si bien de vous avoir auprès de nous,..) vous êtes des fous et merci pour vos messages de soutien. Et mille merci à mes chéris sans qui tout cela n’aurait pas été possible vous avez toujours était la que ça soit pendant la préparation qui a pris beaucoup de temps que pendant la course. Je vous aime ❤️❤️❤️