Nicolas
La barjo.
J’avais coché cette course, il y a bien longtemps.
Avant même de connaître la région.
De situer Cherbourg, Les Pieux, Flamanville sur une carte.
Le nom dejà, « la barjo »….ça me parle. En Afrique, on m’appelait le Fatoké le fou en Bambara….
Je me souviens du teasing…magnifiques videos / photos de dunes / falaises surplombant une mer bleu turquoise….merde c’est en France, c’est où? C’est magnifique. Un 100bornes….faut que je la fasse.
Quelques années plus tard, m’y voilà sur la ligne de depart…. de plus en « coureur local ». Incroyable!!!
A l’époque. Pas de femme, pas d’enfant, pas de contrainte….j avais que ça à foutre de courir.
Aujourd’hui la done est différente. S’inscrire sur une course…est très très facile. La courir, s ‘y entrainer c’est une autre paire de manche….
Avec Ju qui prépare la 25 on s’arrange. Gestion du quotidien oblige…. moi c’est tres tôt le matin. Souvenir des reveils biberons …toi tu cours à ce moment là… toi après ça. Là tu peux rentrer en courant… tu pars courir en speed avant d aller recup le petit…. blabla… Le casse de tête. Vous connaissez….. et puis avec Ju on a peu couru ensemble. Oh tristesse.
Malgré tout, ça passe. au moins… jusqu à la brizeuse. Où je me blesse au mollet. Après en avoir trop fait certainement. Erreur de débutant. Toujours L’égo montrer qu’on peut tout faire à bloc… impossible… Le corps parle il faut savoir l’écouter. Il m’avait prévenu pourtant.
Plus de 20jours… sans run. C’est frustrant au debut… et puis en fait ça devient sympa. Plus de stress, dodo le matin… mon corps semble me remercier.
1 semaine avant… reprise. pas de douleur. Mais je me fais enchaîner au boulot. Merci pap N’Diaye ! #affaire lindsay.
La veille, je suis éclaté… et Ju réussi sa barjo25
Facile. Elle est arrivée prête pour le jour J sans prise de tête. Pas de pression. Elle est là, La clef. Bravo à toi chérie.
Moi. Je rumine grave la nuit d’avant course… classique. Mais je suis pressé d’y être, de retrouver Kenny et Thibault.
On se retrouve vers 2h30. On a la chance d’être co-voit par @Ingrid, merci. On a une bonne tête de fion. Mais ça rigole. Ça charrie…#kennylapochepercée 🙂
On arrive sur place.
Peu de monde.
Il fait bon.
Debriefing de course.
Je me pisse dessus… petite habitude que je m’autorise. Curseur signifiant que je suis bien. Et prêt.
Départ sans apparat. Avec les copains WTF on se quitte déjà.
Je retrouve Paul Boulay. Un coureur du coin. Qui avance fort. On cours ensemble jusqu’à Siouville… il va trop vite. Je le laisse partir…
Le soleil se lève.
Courir sur la longue plage de Siouville dans le sable est un régal. Je vois que devant ça traine des pieds. Alors j’essaie de me mettre en mode course alors qu’on est qu’au 40ème. Mauvaise idée… je ramasse pas mal de mec sur cette portion difficile.
Je rejoins presque Paul au retour à Beaumont km50 en 4h50 ( trop rapide. Au moins de 30min) J’ai mal aux cannes. Je sais que ça va être dur et que je suis parti beaucoup trop vite.
Je recup mon sac. Je me change. Je vide mes tatannes pleines de sable. La bonne idée… aussi d avoir pris une paire de chaussettes de rechange. Un nouveau t-shirt et je troc ma casquette avec un bob, mauvaise idée!
Je refais les flasques. Et m en prend une 3eme. Je sais qu il va faire chaud. Et que l’hydratation va avoir un rôle important.
Je repars.
Je suis pas des mieux.
Mais c est normal. Je ne m’affole pas.
Un peu de musique. Et c’est reparti.
Cette portion dans les terres est très roulante. Et il fait très chaud. Je sens que je surchauffe. J’avais pris le fameux bob pour me protéger du soleil. Mais en fait ça me tient grave chaud. Et surtout j’ai une dégaine de merde. Je l’enlève… et ça va mieux.
On arrive sur la côte nord de la Hague. C’est magnifique. Le temps commence à tourner. Je me dis qu il va pleuvoir.
Je me retourne souvent. Je vois personne. Je suis solo. Gros kiff. J’avance en petite foulée. Rien d exceptionnelle. Mais j’avance. Je sais que pour faire une grosse perf… et approcher les 11h 11h30 ( synonymes de top 10)… c’est mort.
J’arrive sur Omonville.
Et la portion casse couille dans dans les graviers… dur mais je cours.
Je me fais déposer par la bande à Tony. Les 1er du 50.
Les batards….attendez moi
Au ravito.
Je retrouve Marie la femme de Kenny. Elle me dit que j ai une bonne tête. Ça fait du bien.
Je mange quelques oranges. Je fais le kéké. Et c’est reparti.
Je décompose ces 35 derniers kil… Goury-Jobourg-Beaumont
Ça va le faire… je me met en mode machine mental. J’ai plus de jambes. Mais le mental est là… 1 2 3 4 5 6… je compte jusqu’à 40 et je recommence… c’est ma technique je vous la partage… ça permet de penser à autre chose que ses douleurs et pensées négatives bien présentes après plus de 7h de course.
J’avance bien. Surtout en montée que je fais en courant. Les descentes et plat sont plus difficiles. J’ai mal de partout.
Arrivée à Goury.
C’est super sympa. Je connaissais pas du tout.
Il y a beaucoup de monde. Des encouragements… mes chaussures altra timp commencent à partir en lambeaux. Ma semelle se barre. Je demande à deux filles de tirer dessus. On rigole. Moment sympa. Je croise @Charlotte avec Un beau smile ! et aussi Olivier??? de la WTF. Il m encourage également. Me prend en photo. Ça fait du bien! merci.
Je repars pour Jobourg.
J essaie d accrocher les gars du 50k. En montée je les doublemais sur le plat et descente… de la merde… je suis deg. Ils m encouragent, on s encourage. On s aime. Ils m’aiment… Je ne vois que leur fion… je les aime… et puis…. bim!!!
Je me souviens plus de grand chose ensuite….à part 1 2 3 4 12 17 23 40 12….:) jusqu’à la dernière montée sur Beaumont. 103 km… c’est pas 100km. Je me disais moins de 12h ce serait beau. Mais ces 3km vont me mettre dedans. Et surtout je suis ko. J’en ai marre. Je veux juste boire une bière et surtout retrouver Ju et Abel qui m’attendent à l’arrivée…
Mentalement je lâche.
Mais enfin, j arrive en haut de fameuse Beaumont’s Hill. Je vois Paul déjà arrivé. Qui me met 1h. Enfoiré. Je lui envoie « un merci pour le depart rapide c est ta faute si j en ai autant chié »
Et surtout mon gars avec Ju.
Abel est sur les starting-blocks. Il a décidé de franchir la ligne d arrivée avec moi. Il est deter. Il court. J’ai du mal à le suivre… il a 2 an 1/2. Il est applaudi. Moi… je suis également spectateur. J’en oublie mes douleurs. Trop fier de lui. 400m de kiff partagés avec lui. Je finis cette fameuse Barjo avec le gros smile. Merci Ju pour ce beau cadeau de fête des pères.
12h15
Top30
Je visais un peu mieux. sous les 12h minimum.
On fait ce qu’on peut… c’est déjà pas mal.
Il faudra y revenir.
Peut être en « super bénévoles » du raid de l’archange comme @NicoRousseau et @JeremyRoussel.. Être de l’autre côté ça doit être bien ouf.
Et puis je retrouve les copains. Pour la traditionnelle bière.
@Vincent, @ Thomas, le president alias @Kennylapoche déçu évidemment. Mais c’est déjà une belle expérience. Aucun doute que tu seras finisher de cette barjo100.
Bravo à tous que ce soit sur la 15 25 50 100.
Merci à toute la WTF.
Je ne suis qu’une pièce rapportée. Qu’Une.
Je vous remercie pour votre accueil.
En espérant qu on puisse festoyer tous ensemble n’est ce pas @toti?
Bonne recup. Et
What’s The Fuck !
Nicolas Rondinosor
Thibault
Dimanche 2h : le réveil sonne, préparation des gourdes et finalisation des sacs.
2h30 arrivée de la team WTF pour le covoit jusqu’au départ ( un grand merci à Ingrid de nous avoir emmené et supporté sur les 30 premiers km).
3h: arrivé au départ, il commence à y avoir du monde malgré l’heure. Le stress d’avant course commence à se faire sentir, ou pressant pour certains 😜. Heureusement Nicolas est là pour nous montrer différentes techniques pour évacuer son stress…
3h30: départ, le peloton s’étire au fur et à mesure des km, Nicolas part devant rapidement, avec Kenny nous avons décidé de faire course ensemble. Nous prenons notre rythme, nous marchons dans les montées, courons dès que possible, ce qui nous fait passer les 30 premiers km en 3h05. Nous attaquons le retour sur Beaumont entre dunes, plages et galets ( éprouvant physiquement).
Km 40: douleur au genou gauche en attaquant une descente.
En 5h30, nous rejoignons Beaumont pour une pose de mi-parcours,afin de faire le plein et de se changer. On fait le bilan de notre état de santé : le talon à Kenny commence à bien être douloureux, pour moi le genou aussi, mais les jambes et la tête vont bien.
On repart avec le départ de la RDA, ce qui nous permet d’échanger sur leur expérience et leur aventure de ces derniers jours, cela nous permet de se remettre en jambes et de ne pas voir les km défiler. Les trailers du 50km nous doublent aussi, tout le monde encourage et nous félicite.
Nous arrivons sur le sentier des douaniers, et là ça devient compliqué pas tant physiquement, mais surtout les bobos deviennent vraiment compliqués à gérer.
Au km60, Kenny me dit de partir seul.
C’est parti pour un raid solitaire de 40km.
Arrivé sur Omonville, la pluie s’invite sur notre parcours…
Les km se font ressentir, le genou ne me permet pas de courir tout le temps, je dois marcher de temps en temps pour le reposer. Nous longeons la côte, le paysage est magnifique, le saut de murets est un calvaire, km80, le genou me lâche, il ne permet plus de courir, je peux juste marcher. Le terrain met à rude épreuve le genou (galets, sol mou..).
J’arrive sur Goury, le chemin est plus carrossable, j’essaye de me relancer en changeant ma position de course. Le genou tient mais la douleur est toujours présente.
J’arrive sur Jobourg, et là gros doute sur mes capacités à finir par rapport au terrain. Je me dis qu’il me reste plus grand chose sur mes 100km, et qu’il faut que j’aille au bout, coûte que coûte. Ce qui me motive en plus, c’est que j’aurais du monde sur la ligne d’arrivée pour m’attendre, m’encourager et surtout une grosse pensée pour Kenny qui doit être en galère. Je rattrape même des coureurs du 100km ce qui me motive aussi.
J’arrive au pied de la dernière montée vers Beaumont, après avoir vécu un horrible moment dans ces montées et descentes très escarpées de cette partie du chemin des douaniers.
J’entends le speaker dans un premier temps, puis l’ambiance de l’arrivée, je retrouve des forces, tu repasses dans ta tête tous les moments difficiles et magnifiques des ces dernières heures. Et là, le bonheur, je vois la famille, les amis , la team WTF et surtout cette ligne d’arrivée.
102km dans les guiboles…en 14h23, 97ème
Merci à tous pour vos encouragements. Et bravo à tous pour vos performances.