Arrivée à Millau de 17 octobre, nous avons visité en famille le salon du trail des Templiers et récupéré mon dossard pour l’Endurance Trail des Templiers de 99 km. Magnifique salon avec beaucoup d’exposants, ça fait presque penser au futur village d’exposants du cross du WTF, grâce à David . Après la récupération du dossard, on retourne au logement et on prépare toute la logistique avec Amélie : préparation du sac, de la nutrition pour les ravitos. Merci beaucoup ma chérie pour le tracé de course avec les temps de passage à l’arrière de mon dossard, ça a été très utile. Petit apéro sans alcool sous un orage bien violent, et les réseaux sociaux annoncent une modification du parcours : +2 km suite aux crues en cours. Cool, je vais avoir mes 100 bornes.On se couche de bonne heure à 21h, car le réveil à 2h30 va piquer. Très mauvaise nuit, forcément, avec le stress et le voisinage qui n’ont pas aidé, notamment un bébé qui a pleuré une bonne partie de la courte nuit mais bon il faut faire avec

C’est le jour j , le 18 octobre tant attendu, il faut vite se préparer. Petit footing jusqu’au départ, et j’arrive pile au moment de l’installation sur la grille. Résultat, me voilà tout devant avec 1 500 gugusses qui vont pousser derrière. À 4h, le départ est donné sous le son d’ »Ameno » d’ERA. Ça motive bien et me voilà parti dans le groupe de tête. Je me suis sans doute dit : « On ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher. » Mais bon, on tiendra quand même les 10 premiers, à jouer devant avec Yannick Noël, Arthur Joyeux Bouillon, Sylvain Court… Bref, des mecs de mon niveau .

À un moment, mon cerveau me dit quand même d’être intelligent et je rétrograde progressivement pour reprendre de l’air. Jusque-là, tout va bien, enfin, c’est ce que je pensais. Jusqu’au 25e km, pas de soucis, mais la portion du 25e au 35e me fume complètement. Beaucoup trop technique et stressante, il pleut, ça glisse à flanc de falaise, je ne suis pas rassuré, et je sors complètement de ma course. Je finis par lâcher complètement et arrêter de courir. Pour moi, c’est fini. J’appelle Amélie, les larmes aux yeux. Les jambes sont là, mais la tête n’y est plus. Elle me rebooste un peu et je lui dis que je vais jusqu’au ravito, que je vais me poser et réfléchir ensuite. Pas de décision trop rapide. Finalement, je ne me pose pas, mais je décide au moins de courir jusqu’au ravitaillement du 56e km, là où ils doivent me retrouver.

On sort enfin du chemin technique et on prend la déviation route mise en place suite aux crues. Et ça, ça fait du bien. Je discute toute la descente sur la route avec un autre coureur en forme, qui m’accompagne pour me remotiver. Puis on attaque une longue montée et la forme revient. Comme j’ai dit à Amélie, je laisse tomber le mode compétiteur et enclenche le mode finisher : je veux ma médaille et ma veste finisher . J’arrive finalement au 56e km au ravito et je retrouve la famille. Ça fait un bien fou, ils me remotivent, mais je ne traîne pas, il fait très froid. Amélie me fait une assistance de compétition : en 3 minutes, 2 flasques, 4 compotes chargées, 1 coca avalé et des gros câlins, me voilà rechargé à bloc.
La partie suivante se déroule bien. Les descentes sont plus faciles et je suis à l’aise dans les montées. Les paysages sont magiques, mais comme d’habitude, quand je fais une course, le brouillard gâche tout. Voilà déjà le ravito du 76e km, et mes assistants de choc sont déjà prêts, encore plus efficaces qu’au premier. Je repars cette fois avec mes bâtons en plus, car il paraît que la dernière côte est violente. On refait un pic montée-descente qui se passe bien, même si la fatigue générale est là. Enfin, je suis au pied de la dernière côte. Il y a un point d’eau, mais pas besoin, je suis encore bien chargé, je pars direct dans la bosse : la montée du Cade, 400 m de D+ sur 1,6 km, un beau mur. Il fait mal, je double pas mal de monde à l’arrêt complet. Plusieurs fois, je veux m’arrêter, mais hors de question pour le hamster de la Roche à Coucou de craquer. J’arrive en haut en 32 minutes. Bonne chose de faite, maintenant plus de doute : on va au bout.
On traverse un dernier petit ravito. Note à moi-même : si je trouve du Naak goût café, surtout ne pas en prendre ; c’est infâme, peut-être efficace, mais ça ne vaut pas le coup. Me voilà reparti, et c’est là que la pluie a décidé de pointer son nez. De la bonne pluie, bien mouillante, qui va rendre la dernière descente rigolote : un bain de boue, mais je reste sur mes pieds. L’ambiance du festival des Templiers commence à se faire entendre, me voilà libéré. J’entends des coureurs qui me rattrapent, mais hors de question ! On redémarre le mode compét’ et ça passe . Elle est enfin là, l’arche d’arrivée tant attendue, que je franchis main dans la main avec mes petits monstres. Le speaker dit que Flamanville c’est pas joli, il n’a jamais dû y aller, le salaud ! Trop heureux d’être arrivé, je retrouve ma chérie, sans qui tout cela n’aurait pas pu être possible. Je suis vraiment fier d’avoir pu terminer. Merci beaucoup à Amélie Mathis et Alban pour me permettre de vivre ça, merci a ma soeur qui ma plus grande fan et qui est toujours au taquet pour me motiver, merci à tous les copains copines du WTF pour le soutien et merci à tous les autres. Je vous aimes
Résultat : 99,3km et 4400m de dénivelé sur la montre trop nul j’ai même pas les 100.
86e sur 1 500 en 13h04, pour un prévisionnel à 12h15. Malgré le coup de mou et les conditions météo, le résultat est à la hauteur. Pas de bobo à part des courbatures. Maintenant, c’est repos, rando, vacances, apéro, puis coupure de 3 semaines. Après, on attaque la prépa pour la suite : la Transgrancanaria 125 km avec les copains, copines du WTF et la famille
Merci beaucoup à Amélie Mathis et Alban pour me permettre de vivre ça, merci a ma soeur qui ma plus grande fan et qui est toujours au taquet pour me motiver, merci à tous les copains copines du WTF pour le soutien et merci à tous les autres. Je vous aimes